Comment en est-on arrivé à ce siège de Paris?

Publié le par Waterloorama

Neveu de Napoléon Ier, Charles-Louis-Napoléon Bonaparte se fit élire empereur par plébiscite le 2 décembre 1852. Il épousa une comtesse espagnole dont il eut un fils, Eugène-Louis-Napoléon. Au pouvoir, Napoléon III joua le grand jeu sur la scène nationale et sur l'internationale. Ses options politiques ne furent pas toujours heureuses alors que ses prises de position pour le machinisme et l'industrialisation enrichissaient le pays. Au Mexique, par contre, il alla jusqu'à envoyer ses légionnaires pour soutenir Maximilien d'Autriche qui était le mari d'une princesse belge, Charlotte (la fille de Léopold Ier). Cette histoire se termina dans un bain de sang; le Mexique s'était révolté contre cette main-mise étrangère. Il fut fusillé avec ses ministres par les révolutionnaires. Comme empereur, Napoléon commença par une sévère dictature pour s'imposer. En même temps, il s'engagea dans différentes guerres comme celle de Crimée (où une coalition des pays occidentaux s'opposa à la Russie), celle d'Italie (quand les "Carbonari" , les révolutionnaires italiens, qui voulait l'unité et l'indépendance de leur pays s'opposèrent aux Autrichiens). Il voulait sans doute rendre le prestige que la France avait perdu après la défaite de Waterloo.

  Vers 1860, Napoléon III laissa filtrer quelques concessions politiques aux représentants de la Nation, pour rendre plus populaire son régime. A l'époque, il semblerait qu'il ait voulu un Empire parlementaire. En revanche, l'opposition en sortit renforcée.

  A ce moment, suite à différents incidents, la tension monta entre la France et la Prusse. On eut beau lui conseiller la modération, rien n'y fit. A la date reprise dans le tableau, le 15 juillet 1870, la guerre fut déclarée.  Les Français subirent défaites sur défaites, comme à Reichshoffen où l'armée de Mac-Mahon se fit écraser par son adversaire malgré la célèbre charge des Cuirassiers. (Nous avons tous chanté, étant jeunes: "C'était un soir la bataille de Reichshoffen; il fallait voir les cuirassiers charger…"). L'Empereur, qui dirigeait une des armées françaises à Sedan, dut faire hisser le drapeau blanc de l'Armistice. Son échec devant les Prussiens , le siège de Paris qui se préparait et la mal-gouvernance du pouvoir établi firent naître un gouvernement révolutionnaire fort à Paris et dans d'autres villes dès ce 18 mars. L'Assemblée plénière se réfugia à Versailles.

  Au même moment, le peuple de Paris votait pour être dirigé par le G.D.N. (le gouvernement de défense nationale) en vue de repousser leurs assiégeants prussiens d'abord. Les luttes sociales qui avaient éclaté à l'époque, afférentes à la paupérisation provoquée par les excès de l'industrialisation, sont mises en veilleuse. (La première Internationale venait de naître à Londres, sous la direction de Karl Marx.

  Les Prussiens étaient à 300 km de Paris. Le général Trochu et le GDN répartirent  les systèmes de défense. On  ajouta aux forces militaires des civils volontaires qui seront armés.

  Le ministre Thiers, qui dirigeait l'Assemblée de Versailles, n'apprécia pas ce partage du pouvoir avec Paris. Il reconstitua son armée avec l'accord de Bismarck et de l'empereur Guillaume qui libérèrent les prisonniers de Sedan pour ses manœuvres sur Paris.

  La Commune qui voulait un ordre nouveau empêchant les injustices sociales et les privilèges des industriels et des rentiers se précipita pour proclamer son intention de libéralisation du pouvoir.

  Mais le 2 avril, la guerre civile commença avec l'arrivée de l'armée de Versailles que la cité rejetait. La banlieue était à feu et à sang. Victor Hugo, dans "Les Misérables", raconta ces moments cruciaux avec Gavroche, ce jeune qui périra sur les remparts. On fusilla des prisonniers des deux côtés. Du côté parisien, ce seront les généraux Lecomte et Thomas (tiens! Tiens!)

  Le 21 mai 1871, les troupes de Versailles passèrent par la porte de Saint-Cloud. Les combats faisaient rage, sans arrêt, décisifs. Le tocsin sonnait partout, des barricades freinaient l'attaque de l'armée de Versailles. Le général Mac-Mahon, vainqueur,  put bientôt proclamer: " Paris est délivré… l'ordre, le travail, la sécurité vont renaître."

  Par cette description, vous pouvez comprendre quel fut le sort lamentable et terrible que ces gens et leurs familles subirent jusqu'au 28 mai 1871. Et peut-être aussi la raison de ce tableau.

  

 
José Malevé
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